À la naissance de l’Institut Ngari au Ladakh
Première rencontre
Alors qu’il doit partir pour l’Inde et le Laddakh, Aimé Fages retrouve Jampa, bouddhiste tibétain installé en France, qui lui conseille d’aller voir Guéshé Dawa Lama au camp de réfugiés tibétains de New Delhi. Lors de cette rencontre, Guéshé Dawa Lama lui explique son projet : construire un pensionnat pour les enfants des familles pauvres des vallées himalayennes, qui ne peuvent aller à l’école pour recevoir une bonne instruction. Il possède un terrain mais il n’a pas les moyens financiers suffisants pour mener à bien son rêve. Il lui demande alors de l’aider. Comme Dawa Lama doit partir assister à l’anniversaire de sa Sainteté le Dalaï Lama à Dharamsala, ils se promettent de continuer leurs échanges dès son retour. Malheureusement Guéshé Dawa Lama, ne reviendra pas. Il décède lors d’un accident de voiture sur le chemin du retour. Aimé réalise alors que Guéshé Dawa Lama lui a donné une mission à accomplir. De retour en France, il va s’y employer.
Retour au Ladakh
En 2007, Aimé retourne à Leh, en simple visiteur, car il pense que le projet a été abandonné suite au décès de Guéshé Dawa Lama. Mais il rencontre Guéshé Tsewan qui lui dit sa volonté de reprendre le projet. Il faut des financements complémentaires, il cherche des soutiens financiers. Aimé qui n’a rien oublié lui répond positivement à la condition que l’enseignement soit laïque.
Guéshé Dawa Lama – 1967-2005
Guéshé Dawa Lama a été l’initiateur de ce beau projet qu’est devenu l’Institut Ngari de Saboo, village où Guéshé Dawa Lama est né le 5 avril 1967. À l’âge de six ans, ses parents l’inscrivent à l’école où il commence à lire en tibétain, urdu, hindi et anglais. Plus tard, il rejoint l’Institut Central des Études Bouddhistes Choglamasar à Leh. Il étudie le tibétain traditionnel, la philosophie bouddhiste, la littérature et la grammaire tibétaine, l’histoire, l’hindi et l’anglais. Il y reste jusqu’en 1979, année où il est officiellement admis au monastère de Sera Jey pour poursuivre ses études et devenir Guéshé.
Guéshé : titre qui sanctionne la fin d’un long cycle d’études. Il est comparable à un doctorat occidental en philosophie bouddhiste.
Première tournée
De retour en France, pour lancer le financement du projet, décision est prise de réaliser une tournée avec spectacles (musique et danse) avec rencontres culturelles et ventes d’objets traditionnels. En 2008, retour au Ladakh pour l’organisation de ces activités et retrouvailles avec Guéshé Tsewan. Celui-ci indique que les moines sont prêts pour la tournée. Du côté de Culture Tibétaine, dès le retour en France d’Aimé, les préparatifs commencent afin de mener à bien le projet : recherche de sponsors, de sympathisants pouvant accueillir la tournée, étude de prix… Et cette fois, c’est Denis Huet qui fournit les contacts et un précieux sponsor qui permet de financer la logistique. En 2009, le planning de la première tournée de trois mois est bouclé, les moines sont accueillis, le mini-bus les transporte, Jampa sert d’interprète et 29700 € de bénéfice sont récoltés. La construction du pensionnat va pouvoir commencer. Une vraie réalité cette fois.
Guéshé Tsewan, responsable
de l’institut Ngari
Première pierre
Le 26 Avril 2010, Guéshé Tsewan organise une cérémonie en présence des habitants du village de Saboo sur lequel se situe l’emplacement. Aimé Fages a fait le déplacement. Le démarrage du projet est confirmé et la première pierre posée. Pour aider « Ngari Institut » à acheter du matériel utile à la vie de tous les jours (machines à laver, chauffe-eau solaires, réservoirs d’eau isolés pour moins 30°…), Culture Tibétaine commence à récolter de l’argent avec la vente d’objets artisanaux provenant des camps de réfugiés tibétains, d’Inde et du Népal, principalement dans les salons santé-bien être de Nîmes, Alès et Montpellier.
Premiers parrainages
Commence alors la recherche des premiers parrainages, en même temps que le financement de la construction des infrastructures pour accueillir au mieux les enfants. Les 25 premiers arrivent en 2011. Depuis, leur nombre n’a pas cessé d’augmenter jusquà une soixante d’enfants, en fonction des années scolaires. Il reste toujours des enfants à parrainer…
D’autres tournées
Une tournée des moines en France avec réalisation de mandalas, danses et conférences est organisée à nouveau en 2012. Les mêmes excellents résultats financiers permettent la construction d’une « guest house » (maison d’hôtes pour visiteurs). Celle-ci est achevée en 2013. Nouvelle tournée en 2015 et création, à l’initiative de Marie Bénédicte et de son mari Serge, d’une antenne de Culture Tibétaine à Dalou dans l’Ariège. Cela permet de faire connaître le projet et d’organiser des stands de vente d’objets traditionnels qui se développent entre les tournées. Une vente aux enchères d’œuvres d’art offertes par des artistes et des ventes privées sont également organisées à Nîmes.
Inauguration de l’Institut Ngari par le Dalaï-Lama
Cette inauguration officielle a lieu le 8 août 2016 et à cette occasion, notre président Aimé Fages reçoit les remerciements du Dalaï-Lama qui lui fait don d’une statue. Immense honneur bien mérité en raison de son implication constante depuis le début de cette aventure et de l’engagement renouvelé de Culture Tibétaine qui continuera à travailler sans relâche pour aider l’Institut Ngari et les enfants.
Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Aimé Fages
lors de l’inauguration de l’Institut Ngari
Lobsang et son diplôme de français.
L’aventure continue…
En octobre 2017, décision est prise de proposer à Lama Lobsang Dhamchoe, un des responsables de l’Institut, de venir apprendre le français chez nous. Cela permettra d’avoir un traducteur au Ladakh et en France, lors des tournées. Guéshé Tsewan, le directeur de l’Institut est enchanté de cette proposition et Lobsang commence son apprentissage en janvier 2018 à Montpellier. Il sera hébergé par Maïté, fidèle bénévole de Culture Tibétaine et grande connaisseuse des vallées himalayennes. Lobsang retourne à l’institut quelques mois après avec en poche son diplôme. De plus, Dominique, autre bénévole et professeure à la retraite, ira séjourner à plusieurs reprises à Ngari pour donner des cours d’anglais et de français aux enfants, moines et habitants. L’été 2018, les moines reviennent en France pour une tournée organisée par l’association « Arts Harmonie en Alsace » qui s’est proposée pour reprendre le flambeau car ces tournées demandent une logistique conséquente et sont épuisantes pour les accompagnateurs, notamment pour Aimé.
La crise de la Covid…
Le Ladakh n’est pas épargné par la pandémie et les enfants doivent quitter l’Institut pour retourner dans leurs familles. Pendant ce temps, les travaux continuent pour améliorer l’ensemble des locaux.
En France, les salons sont suspendus et seules quelques ventes privées permettent des rentrées d’argent, bien faibles comparées à l’aide antérieure. En 2020, il était prévu de fêter le dixième anniversaire du lancement du Ngari Institut et en même temps les vingt ans de Culture Tibétaine. Guéshé Tsewan devait venir à Nîmes à cette occasion mais cela n’a pas été possible. Il a dû se résigner à envoyer une vidéo de remerciement à Culture Tibétaine, à ses sympathisants ainsi qu’aux marraines et parrains pour leur implication et leur soutien régulier qui ont permis de faire d’un rêve une réalité. Culture Tibétaine est en effet la seule association à envoyer tous les ans de l’argent à Ngari pour un total de 260 000 € dont 70 000 € de parrainages sur 10 ans.
Les responsables de l’institut Ngari au Ladakh
- Directeur : Guéshé TSEWAN DORGÉ
- Vice-Président Adjoint : Guéshé THINLESS
- Secrétaire : Docteur NGAWANG YESHI
- Trésorier : Lama KUNZANG NAMGIAL
- Manager Coordinateur : Lama LOBSANG DHAMCHOE
Des membres de Culture Tibétaine et Arts Harmonie réunis au Ladakh.
Les responsables de Culture Tibétaine à Nîmes
Culture Tibétaine fonctionne désormais en association collégiale, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de présidence et que les décisions se prennent collectivement.
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Barthélémy Giselle – Binetti Carinne – Cardot Martine – Escarguel Jean-Louis – Fages Aimé – Hennequin Christiane – Mangematin Sylvie – Nicolas Maïté.
Secrétaire : Carinne Binetti
Trésorière : Sylvie Mangematin
Pour l’avenir
En 2021, les principaux salons ont, une fois de plus, été annulés à Alès et Montpellier. Celui de Nîmes s’est tenu au printemps 2022. Désormais continueront ceux de Nîmes et Montpellier. Nathalie qui tout au long de l’année fait connaitre Culture Tibétaine et vend des produits dans son centre de soins, organise également un week-end du bien-être à Poulx, tout près de Nîmes, où elle ne manque pas d’inviter Culture Tibétaine. Ventes de produits artisanaux et loterie ont permis, cette fois encore, de continuer notre soutien à l’Institut Ngari.
Côté enfants, leur scolarité a été interrompue et ils ont du repartir dans leurs familles. Les cours ont repris en mars 2021. Depuis le premier enfant accueilli, les parrainages ont permis à plus de 70 enfants qui n’auraient pas eu de scolarité d’en avoir une. Plusieurs d’entre eux suivent maintenant un cursus universitaire et de nouvelles demandes de parrainages nous sont régulièrement transmises par les responsables de l’Insitut Ngari.